Histoire

SOCIéTé D’ANIMATION DE PREZ-VERS-SIVIRIEZ

 
les sequoïas  :


Deux géants habitent le centre du village de Prez-vers-Siviriez. Gardiens au large pied cannelle, ils sont coiffés d’un impénétrable chapeau vert. Leurs aiguilles et leurs ramilles jonchent le sol, colorant la terre d’orange. Ces séquoias, devenus mammouths, ont été plantés en 1911 par Calixte Cosandey, comme figures de proue de son jardin. Ainsi que l’atteste son journal de bord, qu’il tenait avec minutie. Calixte Cosandey, riche agriculteur de Prez-vers-Siviriez né en 1878, avait pour marotte l’écriture. Au petit matin ou à l’orée de la nuit, il traçait les événements (mineurs ou majeurs) de sa vie, dans des cahiers lignés de bleu. Ce trésor, soigneusement conservé par son fils Louis, relate tout un monde.

 

nos forêts atteint de la foudre fait 10 m3 à 1 m 20 sur le tronc. Agé de 225 ans. Grandissait plus rien». En 1903, il signale l’arrivée de l’électricité en une seule phrase : «Première fois que la lumière électrique marche». Au fil de l’écriture régulière, on apprend que l’agriculteur de Prez-vers-Siviriez vend des terres, en 1911, aux Chemins de fer fédéraux, pour la somme de 391 francs 15. Et le 20 avril de la même année : «Arrivés depuis le verger de Colombier 2 séquoias, 2 ifs + 1 tilleul». Entre parenthèses : coût 28 frs. Où sont passés les ifs et le tilleul, on ne saurait le dire aujourd’hui. Mais les séquoias, il faudrait être aveugle pour ne pas les remarquer.
Dans ses écrits, Calixte Cosandey n’explique pas pourquoi il a planté ces séquoias. Peut-être avait-il vu le catalogue des célèbres établissements Nerger de Colombier (NE) Ce verger pépinière neuchâtelois employait quelque 130 ouvriers. «Une véritable fourmilière», s’exclame Suzanne Zeltner, fille du propriétaire Aloïs Nerger. «Ces établissements étaient connus dans toute la Suisse et même en Allemagne. Mon père a beaucoup travaillé dans les cantons catholiques, comme le Valais ou Fribourg. La distance n’y faisait rien : tous les transports se faisaient par le train.
Les premières graines de séquoias, elles, sont arrivées en Europe par voie des mers. Découverts au début du 19e siècle seulement en Californie, les séquoias (ainsi dénommés par des botanistes anglais semble-t-il) ont été exportés en Europe il y a à peine plus de cent ans. Pourtant, il est presque certain que cette essence a grandi un jour sous nos latitudes. Elle nourrissait peut-être les dinosaures, avant que les glaciations ne les rayent de la carte.
L’essence américaine, plus chanceuse, a survécu en se nichant au Sud. Elle s’est implantée sur de hauts plateaux californiens, où les séquoias forment de gigantesques forêts. Les Américains se sont même ingéniés à creuser dans les troncs de ces monstres de bois (dont certains spécimens ont quelque 5000 ans !) des tunnels que les voitures traversent aisément. Si le nom de l’arbre vient du grand chef indien cherokee See-Quayah, le molosse séquoia le plus connu a été surnommé «Général Grant». Haut de 89 mètres, il a une circonférence d’une trentaine de mètres et pèse environ 2000 tonnes.
Inutile de préciser que nos scieries ne parviendraient jamais à débiter de tels monuments, dont on peut tirer des planches de 10 mètres de large. D’ailleurs, dans nos régions, aucun de ces vénérables n’a atteint plus de 130 ans. Les vingt grands séquoias recensés dans le canton par les responsables du Jardin botanique de Fribourg font figure de nains de jardin...


Document reçu de M. André Margueron

A Prez-vers-Siviriez. Il faudrait dix Sarah et Thomas pour taire le tour du séquoia

Le 14 décembre 1902, Calixte Cosandey bûcheronne. «Eté abattre le plus gros sapin de

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